Expérimentations numériques en classe de 2nde

Expérimentations numériques en classe de 2nde

12 avril 2022 Non Par Cyril Lélian Daudé

I - Problématisation

Professeur de Français au lycée Auguste Renoir de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), j’ai rapidement été confronté à la difficulté de générer de l’engagement et de l’intérêt pour certaines activités face à une génération Z hyperconnectée et assez éloignée de la culture littéraire. La difficulté première était donc de parvenir à articuler une démarche didactique autour de l’apprentissage et/ou l’approfondissement de compétences attendues et sanctionnées par les EAF (épreuves anticipées de Français) en recourant ponctuellement, au cours de l’année, à des supports plus innovants. Il s’agit donc de concilier la sphère dite ludologique et pratique qu’apporte le numérique ; et la sphère didactique de la littérature en proposant différentes situations d’apprentissage permettant à tous les élèves de lycée général, même les plus faibles, de développer les compétences visées par l’Education nationale. Nous défendons la thèse que l’utilisation ponctuelle du numérique lors d’activités où l’élève est actif peut faire apparaître autour de ces pratiques scolaires, obligatoires et difficiles, un réel plaisir du Français partagé entre pairs.

Nous partons du constat qu’une grande majorité des élèves de la génération actuelle sont familiers avec la plupart des outils du numérique et leurs usages, en tant qu’ils sont la source principale de leur divertissement mais aussi de leur sociabilité[1]. Il s’agit donc de voir si l’exploitation de ces supports innovants favorise l’apprentissage de l’élève, son investissement et son intérêt pour l’étude du Français, particulièrement lorsque cette discipline leur est résistante ; ou si, à l’inverse, elle contribue à la dispersion et au brouillage dans l’acquisition des savoirs. Puis, nous avons observé comment la question de la motivation a été envisagée au sein de la didactique de la littérature pour impliquer les élèves tout en considérant les activités numériques comme un objet d’enseignement. Enfin, nous avons conçu précisément les usages du numérique comme un point de convergence entre la ludologie et les études de la littérature.

Notre attention s’est particulièrement portée sur les capacités réflexives et rédactionnelles de l’élève, puisqu’il s’agit précisément des compétences essentielles pour la réussite des EAF en voie générale (commentaire littéraire ou dissertation). Avec l’aide des supports numériques pour offrir une forme ludique favorisant la créativité, nous avons mené plusieurs expériences visant à renforcer, développer et perfectionner ces acquis. Les élèves ont donc réalisé plusieurs travaux d’appropriation où ils ont tantôt écrit, lu, parlé, interprété, et plus globalement créé grâce à ces différents supports numériques.

Nos travaux présentent les résultats d’une recherche exploratoire menée dans deux classes de seconde de lycée général, classées respectivement 16e/17 et 17e/17[2] (sur les 17 classes de seconde du lycée). Nous formulons l’hypothèse qu’un tel dispositif numérique permet de motiver la lecture, l’écriture et l’oralité auprès de tous les lycéens, même ceux en difficulté, et leur donne ainsi la possibilité de s’approprier personnellement les textes et les documents littéraires au sein de la collectivité de la classe tout en développant les compétences visées par l’Education nationale pour les classes de seconde.

II - Contexte de l'expérience

a. Les dispositions légales préalables


S’agissant des dispositions légales qui échoient à ce genre de projets, chaque élève a dû faire remplir au préalable une autorisation parentale à partir du modèle fourni par l’Education nationale[3] afin de permettre l’exploitation de l’image et de la voix de l’élève à la fois dans le cadre de l’activité, mais également dans le cadre de ce travail exploratoire. Cet impératif légal a néanmoins retardé la mise en place de certaines séances, car plusieurs élèves ont mis parfois jusqu’à quinze jours pour rendre le document complété, quand d’autres l’avaient tout simplement perdu.

b. Présentation des projets numériques mis en place


En tout, trois gros projets numériques ont été menés au cours de l’année. Le premier a concerné la réalisation d’une nouvelle à chute sur le thème du fait-divers, d’abord rédigée en groupe via l’application Framapad ; cette nouvelle à chute a ensuite été mise en voix par les élèves, accompagnée de fonds sonores et de musiques. Cette séance en deux temps a été réalisée en salle informatique, notamment pour les montages audios via le logiciel Audacity. Une même expérience a été menée avec une autre classe sur la création d’un poème lyrique personnel, mis en voix et monté avec des fonds sonores (musique, bruitage…).

Le deuxième projet numérique a été élaboré durant la séquence « Littérature d’idées et la presse », durant laquelle les élèves ont eu à réaliser des articles de presse via le logiciel de traitement de texte Word. Ils ont pu s’appuyer sur des tribunes d’écrivains étudiées en cours : Emile Zola, avec « J’accuse… ! », Marguerite Duras avec « Sublime, forcément sublime Christine V. », et Colette avec « Voici Landru ! ». Les références ont été exhaussées par une séance sur la presse organisée en collaboration avec la documentaliste de l’établissement, mais également la venue d’une journaliste de Nice-Matin. Ces collaborations ont permis aux élèves de découvrir, entre autres, la mise en page et l’organisation d’un article de journal.

Le troisième projet numérique s’est inscrit dans la même séquence et à la même période de l’année, avec la réalisation d’un site de journal de la classe. Il s’agit une fois de plus d’un travail collaboratif en plusieurs temps. D’abord, les élèves ont eu à trouver un nom pour leur site, soumis au vote, puis à réaliser un logo numérique (PNG avec fond transparent) qui deviendrait leur logo officiel. Enfin, ils ont à rédiger et publier en ligne leur rédaction à la manière d’un article de presse sur un journal en ligne. Si le travail est encore en cours de réalisation et non finalisé, le site est consultable au lien http://laplume-renoir.fr/.

c. Organisation des séances numériques


 Chaque séance envisagée avec une pratique du numérique s’est inscrite dans la continuité d’une ou plusieurs séances visant à contextualiser l’objet d’étude afin que l’élève puisse avoir des repères sur les attendus de l’activité qu’il aura à mener. Schématiquement, ces séances de contextualisation se déployaient autour d’une lecture découverte de documents ou de textes, en lien avec le travail qu’auront eu à fournir a posteriori les élèves lors de l’activité numérique. En d’autres termes, les séances numériques s’articulent comme des compléments à des cours plus « traditionnels ».

Pour mener à bien ces activités, nous avons constaté qu’il fallait faire preuve d’anticipation et d’organisation :

Préalablement, une réservation de la salle informatique doit être faite sur le service Atrium de Gestion de Réservation des Ressources (GRR), en indiquant une date et une plage horaire. Lors de l’organisation de la première séance numérique de l’année, nous avons été confrontés au problème de disponibilité des salles informatiques : cela nous a instruit sur l’impérieuse nécessité de réserver plusieurs jours voire plusieurs semaines à l’avance la salle informatique pour s’assurer de pouvoir conduire l’activité sans imprévu.

 

Organisation des travaux sur Framapad


Dans le cas des séances avec l’utilisation de Framapad, il a fallu préparer en amont les différents « pads » (nom donné par l’application aux feuilles destinées à recevoir les travaux) pour chaque groupe. Ces pads ont dû également être protégés par un mot de passe afin d’éviter que certains élèves facétieux s’amusent à copier ou à s’immiscer dans le travail des autres groupes, ce qui nécessitait également la communication des mots de passes individuels en amont.

Image 1. Création des groupes d’élèves pour framapad.

Pour le cas de l’activité conduite en début d’année sur la rédaction et la mise en voix de nouvelles à chute inventées par les élèves, nous avons tenté de mener une expérience sans introduction ni contexte, autrement dit, « à froid ». Les élèves avaient simplement eu pour consigne de lire l’œuvre intégrale de la séquence qui était les Contes du jour et de la nuit de Guy de Maupassant. Ils avaient pour seule consigne de se mettre en groupe et de s’inspirer de la nouvelle de leur choix (celle qui les avait le plus séduits) ainsi qu’un fait-divers trouvé dans la presse pour réaliser à leur tour une nouvelle à chute.

 

L’utilisation de Framapad nous est apparue tout de suite comme pertinente, car les fonctionnalités apportées par le logiciel ont immédiatement séduit les élèves dans le cadre du travail de rédaction en groupe. En effet, ils ont apprécié le fait de voir s’actualiser de façon instantanée le travail de chacun. Il y avait une plus-value par rapport à un exercice de rédaction en groupe traditionnel : chacun écrivait sur la même feuille, et surtout chacun voyait son propre travail apparaître en direct grâce à un code couleur défini (chaque élève avait une couleur de surlignage, permettant de voir qui a travaillé). L’apport du « clavardage » (espace de discussion instantanée) leur a également rappelé les « chats » de discussion qu’ils ont l’habitude d’utiliser sur leurs réseaux sociaux. Plus qu’un gadget ludique, cette option a permis de communiquer lorsque certains membres d’un même groupe étaient géographiquement trop éloignés en raison de la disposition et de l’agencement de la salle informatique.

 

Durant cette activité, nous avons pu constater que tous les élèves ont participé en surmontant, pour certains, leurs difficultés rédactionnelles. Chacun à son niveau a contribué de façon plus ou moins prolixe à la rédaction de leur texte d’invention.

Image 2. Travail d’un groupe d’élèves sur la séance numérique framapad – nouvelle à chute

Enfin, l’utilisation de Framapad a favorisé le suivi et l’encadrement par l’enseignant. Le logiciel a permis de voir l’avancée des travaux et de commencer à orienter l’évolution de la rédaction tout en laissant les élèves poursuivre chez eux leur activité.

Le constat sur cette activité a été on ne peut plus positif : si certains élèves ont d’abord été tentés de s’amuser et d’utiliser le logiciel pour d’autres utilisations que celles destinées à l’objectif de séance, ils se sont rapidement reconcentrés sur les tâches de la séance. À l’unanimité, les élèves ont été motivés et investis. Ils ont écrit des contenus particulièrement denses et soignés au niveau de l’expression et de la correction orthographique (en partie en raison du correcteur orthographique intégré au logiciel). Plus encore, nous avons pu constater la curiosité manifeste des élèves, qui ont réinvesti le texte de Maupassant en l’utilisant durant les séances, en s’interrogeant sur la façon dont il a traité tel ou tel moment de narration (comment il a pu introduire sa nouvelle, comment il crée un effet de suspense, quelles sont la mise en page et la typographie employées…). Cette première expérience, très concluante, a été un moteur pour proposer, au cours de futures séquences, de nouvelles activités en mobilisant le numérique.

Tant et si bien que les résultats ont été particulièrement bons au regard des autres évaluations et activités abordées de façon plus traditionnelle.

 

Nombre d’élèves

Total en % (sur 32 élèves)

Note entre 0 et 4

0

0%

Note entre 5 et 9

0

0%

Note entre 10 et 12

3

9,38%

Note entre 13 et 14

9

28,13%

Note entre 15 et 16

14

40,63%

Note entre 17 et 18

3

9,38%

Note entre 19 et 20

3

9,38%

TOTAL

32

100%

Figure 1. Tableau des notes sur l’activité « nouvelle à chute » via Framapad (CLASSE 1)

Ces résultats semblent démontrer l’efficacité de l’utilisation du numérique dans le cadre de cette activité. La totalité des élèves ont eu une note égale ou supérieure à 10/20. Parmi ces élèves, 59,39%, soit la majorité de la classe, ont obtenu une note égale ou supérieure à 14/20. Ces notes ont été basées sur plusieurs critères de notation :

 

  1. Le respect du sujet et des consignes données (capacité à se réapproprier un genre – la nouvelle ; un thème – le suspense/la monstruosité).
  2. La qualité du style (capacité à s’approprier le style de Maupassant, à l’identifier ; capacité à se corriger, à améliorer l’orthographe, à mobiliser des figures de style et à offrir une sensibilité dans la rédaction).
  3. L’organisation et la cohérence du récit (capacité à organiser les étapes, à constituer par étapes la narration – situation initiale, événement déclencheur, péripéties, chute/dénouement)
  4. Le respect de la typographie (capacité à analyser la disposition et la mise en page d’un texte au format dactylographié, insertion de titres, justification du texte, paragraphe, alinéa…)
  5. L’originalité et l’invention (capacité à inventer, à créer, à surprendre…).
 

L’avantage d’avoir deux classes de seconde d’un niveau peu ou prou similaire nous a permis d’opérer une comparaison. L’autre classe (renommée classe 2) a réalisé un travail similaire, mais de façon traditionnelle avec une séance d’atelier en groupes. Les élèves avaient reçu les mêmes consignes, avec le même volume horaire et les mêmes préparations en amont. Cependant, la séance s’est déroulée dans la salle de classe habituelle avec une disposition en îlots, des feuilles et des stylos. Force était alors de constater que l’investissement et la qualité des productions écrites rendues par les élèves au cours de la séance n’étaient pas aussi satisfaisants. Le comportement même des groupes était différent : certains, bien qu’une minorité, ne travaillaient absolument pas et confiaient la tâche à un « chef de groupe » tacite qui prenait toute la charge de travail. Deux profils se dessinaient globalement : les élèves « meneurs », qui se sentaient concernés, et les « attentistes », qui se reposaient sur les meneurs pour avoir la même note que le reste du groupe sans fournir de réels efforts. Une hiérarchie s’était installée inconsciemment dans les groupes. La synergie n’était pas la même, et il a fallu à plusieurs reprises encadrer les groupes, notamment en veillant à une répartition équitable du travail. Là où, durant l’expérience sur Framapad avec la classe 1, les groupes étaient relativement autonomes, notamment car les élèves les plus retors savaient que leur investissement dans le travail était notifié par les codes couleurs sur le pad et surveillé en conséquence par l’enseignant. Dans le cas de la classe 1, tout le monde semblait sur un pied d’égalité avec une répartition égalitaire des tâches.

 

 

Nombre d’élèves

Total en % (sur 33 élèves)

Note entre 0 et 4

0

0%

Note entre 5 et 9

4

12,12%

Note entre 10 et 12

7

21,21%

Note entre 13 et 14

16

48,48%

Note entre 15 et 16

6

18,18%

Note entre 17 et 18

0

0%

Note entre 19 et 20

0

0%

TOTAL

33

100%

Figure 2. Tableau des notes sur l’activité « nouvelle à chute » à partir d’une approche traditionnelle (CLASSE 2)

En comparant les deux tableaux, nous pouvons constater que les notes de la classe 2 ne sont pas aussi satisfaisantes que celles de la classe 1. Là où 0% des élèves de la classe 1 ont été sanctionnés par une note inférieure à la moyenne (10), 12,12% des élèves de la classe 2 ont eu une note inférieure à 10. De même, seulement 18,18% des élèves de la classe 2 ont eu une note supérieure à 15, là où, dans la classe 1, les notes entre 15 et 20 cumulées représentent 59,39%, soit l’écrasante majorité.

Nous pouvons en conclure sans mal que l’approche numérique a participé grandement à susciter l’investissement des élèves. Par conséquent, ils ont été plus motivés, plus créatifs et plus efficaces dans leur travail. L’aspect pratique et ludique de Framapad a sans doute contribué à faciliter l’écriture d’appropriation en groupe. Nuançons néanmoins, puisque Framapad dispose également d’outils créant une certaine concurrence déloyale avec une séance d’atelier en groupes traditionnelle, notamment le correcteur automatique qui a limité les fautes d’orthographe dans les créations des élèves de la classe 1 (bien que l’orthographe n’aie pas été prise en compte dans la notation).

Organisation des travaux sur Audacity


Deux séances s’appuyant sur le numérique ont été menées à la fin du premier trimestre avec la classe 1 et la classe 2. La classe 1 a mis en voix les nouvelles à chute écrites, tandis que la classe 2 a mené une autre expérimentation lors de la séquence consacrée à l’objet d’étude « La poésie du Moyen Âge au XVIIIe siècle ». 

L’élève avait eu pour consigne d’utiliser l’application dictaphone de son smartphone pour s’enregistrer en train de lire sa création littéraire en y mettant l’implication et les intonations requises. Mis sur clé USB, cet enregistrement a ensuite fait l’objet d’une séance de deux heures en salle informatique durant lesquelles l’élève devait réaliser un montage audio de son travail à partir du logiciel Audacity.

En plus d’une fiche méthodologique sur les principales fonctionnalités du logiciel Audacity, les élèves ont été accompagnés dans leur démarche en projetant notre propre montage audio et en expliquant les différentes fonctionnalités du logiciel.

Plusieurs conseils ont été également dispensés sur la nécessité de respecter les droits d’auteur et la propriété intellectuelle. Il a donc été nécessaire de faire appel à des sites hébergeant des bruitages et des musiques libres de droit. Plusieurs sites ont ainsi été présentés aux élèves, comme Musicscreen[4].

Au bout des deux heures, chaque élève a transmis son montage depuis « l’espace élève » de Pronote, facilitant ainsi le transfert (le bouton « Télécharger toutes les copies » permettant pour l’enseignant de récupérer en un seul dossier tous les travaux). Cela nous évite l’encombrement des clés USB, ou la nécessité d’éplucher chaque courriel individuellement pour chaque élève renvoyant son travail. Ce gain de temps a été non négligeable pour faciliter l’accessibilité des travaux, les élèves pouvant également revenir sur leur travail et renvoyer un nouveau fichier. Un espace « Commentaires » a permis également d’informer l’élève lorsque nous souhaitions faire une remarque sur son travail.

Image 3. Capture d’écran des rendus de travaux de poèmes lyriques réalisés sur audacity depuis « l’espace élève » pronote (CLASSE 2)

a. La mise en voix de la nouvelle à chute en écriture collaborative (le cas de la classe 1)


Après avoir eu un retour de l’enseignant sur leur travail écrit, la classe 1 a dû mettre en voix ses nouvelles à chute. Durant une séance de 2 heures partagée avec un autre professeur de Français, la classe était divisée en deux groupes. Une heure a été consacrée à l’annotation des élèves sur leur texte, afin qu’ils déterminent ensemble où placer des sons, quand mettre de la musique, quels types de sons instaurer pour surprendre, générer du suspense, créer différents effets d’attente chez le lecteur.

Une deuxième heure a été consacrée au montage audio des nouvelles à chute. Chaque groupe a réalisé sa version de sa nouvelle,  en respectant certains critères et en s’inspirant de nouvelles écoutées sur l’application Audible.

Quelques réalisations d’élèves :

Nous avons pu constater l’investissement immédiat des élèves, avec une envie manifeste de donner vie à leur propre création textuelle, par une mise en voix appliquée et soignée. Les élèves sont revenus sur leur texte, y ont ajouté de nouveaux éléments, l’ont annoté pour savoir où placer stratégiquement les sons, ont réfléchi à leur propre création en veillant à respecter la notion de vraisemblance propre à la nouvelle réaliste. Il nous a même été permis d’entendre de la bouche de certains élèves : “Mais si on était Maupassant, comment on ferait pour rendre notre récit encore plus vivant ?” 

Sans surprise, les notes pour la classe 1 ont été plus qu’excellentes, puisque la moyenne de la classe à ce travail a été de 15,22/20. Tous les groupes ont participé avec beaucoup d’application. Ils ont été fiers de leur réalisation. Par la même occasion, ils se sont approprié les codes de la nouvelle à chute et à suspense en réinvestissant les éléments propres à ce type de récit. Avec le relief du montage audio, ils ont assimilé indirectement les attendus et les critères qui distinguent le roman du récit, et en particulier la nouvelle réaliste. Ils ont réemployé avec efficacité et pertinence les codes autour de ce genre littéraire en faisant leur les grands principes de la nouvelle de Maupassant.

b. La mise en voix d’une poème lyrique personnel (le cas de la classe 2)


Dans le cas de la classe 2, le projet a consisté pour l’élève à mettre en voix un poème inventé par les élèves. Ils avaient précédemment écouté des adaptations musicales de poèmes, comme celles de Léo Ferré ou encore de Georges Brassens.

Chaque élève avait au préalable rédigé une anthologie poétique, comprenant un poème personnel respectant le thème choisi pour l’anthologie. Par exemple, si l’élève avait choisi de composer son anthologie sur le thème de l’amour dans la poésie, l’élève devait réaliser un poème personnel traitant du thème de l’amour.

 

Quelques réalisations d’élèves :

Une fois de plus, cette expérimentation s’est avérée plutôt concluante. Nous avons pu constater l’intérêt des élèves à donner du relief à leurs propres créations poétiques en les embellissant et en y ajoutant davantage de sensibilité. Pour la plupart, cela leur a permis de prendre conscience que la poésie est avant tout un art oratoire et musical, plutôt que textuel. Inconsciemment ou non, la plupart des élèves ont en effet rythmé leur travail, placé intelligemment les sons et les musiques là où cela s’avérait le plus pertinent. Plus encore, ils ont accordé du texte à une musique, associant ainsi de façon presque synesthésique des mots à des sonorités, ce qui aurait relevé d’une abstraction totale dans le cadre d’une approche traditionnelle en classe. On note par exemple des musiques plus mélancoliques dans le cas des poèmes autour du thème de l’amour, avec des violons et des notes de piano ; des cuivres et des percussions pour les poèmes autour de la mort ; ou encore, de la guitare et des instruments plus guillerets et dynamiques pour ceux qui avaient choisi des poèmes autour de la Fable et des animaux. Une originalité supplémentaire parmi les travaux : un élève a réalisé son poème en le chantant et en l’accompagnant d’une musique assez proche d’une musique de rap.

Au-delà du constat factuel, cette expérience a démontré que les élèves sont loin d’être insensibles aux textes poétiques. Plus encore, ils y apportent une interprétation personnelle à partir de leurs propres références musicales et leur créativité artistique. Lors de l’étude en classe de textes poétiques, nous avions en effet été confrontés à une majorité d’élèves en difficulté, peu capables d’exprimer une interprétation ou une sensibilité sur des poèmes patrimoniaux (nous leur avions proposé l’étude du poème « Je vis, je meurs » de Louise Labbé, mais également la « Ballade des dames du temps jadis » de François Villon). Si nous en étions restés à cette aporie première, nous aurions conclu à tort que la poésie en tant qu’objet d’étude était trop complexe ou trop élitiste pour une classe de seconde.

Plusieurs compétences ont été visées à partir de cette expérimentation :

  1. Le respect du rythme et de la métrie, en effectuant les pauses au bon moment, en respectant la cadence d’un vers (respect de l’enjambement, rejet, contre-rejet…)
  2. La musicalité : capacité de l’élève à faire sonner son poème, à faire état de la musicalité des vers en travaillant les sonorités (allitération, assonance…). Le respect des liaisons a également été un critère primordial.
  3. La sensibilité : par l’intonation de la voix, le choix des sons et de la musique, l’apport artistique de l’élève en faisant des choix audios cohérents.

Organisation des articles de presse via logiciel de traitement de texte (Word)


Une autre expérimentation de séance numérique s’est déroulée au cours de la fin du deuxième trimestre et au début du troisième, lors d’une séquence portant sur l’objet d’étude « La littérature d’idées et la presse », uniquement avec la classe 2. À ce jour, il s’agit de l’expérimentation la moins concluante et la moins satisfaisante.

Cette séance a succédé à une précédente consacrée à l’étude de l’écriture journalistique ainsi qu’à la découverte de la presse, organisée au sein du CDI de l’établissement. Les élèves ont pu lire, analyser, étudier la mise en page d’un article de presse.

Au cours de cette séance en salle informatique, dix journaux au format papier étaient consultables afin que les élèves puissent réétudier la manière dont on crée l’information, et comment s’articule la mise en page d’un article (contenu, disposition, style…).

Les groupes ont eu pour consigne d’écrire à leur tour, en groupes de 2 à 4 élèves, un article sur le thème de leur choix en le mettant en page à la manière d’un véritable article de journal. L’ensemble devait être fait sur un logiciel informatique, en l’occurrence ici Microsoft Word. La séance s’est déroulée en deux temps : d’abord, la rédaction simple de l’article, dactylographié sur le logiciel de traitement de texte. Puis, un deuxième cours a été consacré à la mise en forme de leur travail à la manière d’un article de journal. Il n’y avait qu’un seul ordinateur par groupe.

Pour s’aider, les élèves ont pu consulter librement et au cours des deux séances les journaux mis à leur disposition par l’enseignant. En premier lieu, peu d’élèves ont fait le choix d’emprunter un journal et de s’en inspirer. La plupart d’entre eux sont restés devant leurs ordinateurs, à rédiger immédiatement, adoptant ainsi la posture première de l’élève caractérisée par Dominique Bucheton[5]. Nous pouvons expliquer cela, sans doute, par l’instantanéité et l’attractivité de l’ordinateur et du numérique : les élèves sont bien plus intéressés par le numérique que par le format papier, ce qui les a conduits à se détourner de ce dernier.

Les élèves ont également été accompagnés par le professeur pour découvrir les principaux outils du traitement de texte, ainsi les gestes automatiques à adopter lorsqu’il s’agit de rédiger un document de manière numérique (justification le texte, les alinéas, créer des titres, insertion de références en bas de page, création de colonnes, renvois, insertion d’images…).

L’ensemble s’inscrivait dans une démarche d’approfondissement des compétences rédactionnelles et, dans une moindre mesure, l’approfondissement de l’analyse et de la réflexion par l’exploitation d’informations objectives. Ce travail visait donc principalement à renforcer la qualité d’expression des élèves en les incitant à réaliser des phrases simples (écriture journalistique), comme ce qui est attendu par les EAF à l’écrit. De même, il fallait pouvoir exploiter l’information, l’analyser, utiliser des citations en puisant dans différentes sources et recherches. Indirectement, il fallait que l’élève s’imprègne de la rigueur attendue au commentaire littéraire ou à la dissertation, soit la capacité à s’approprier une information ou une connaissance pour l’exploiter et l’interpréter dans une production écrite personnelle.

Malheureusement, les résultats obtenus n’ont pas été à la hauteur et sont loin d’être aussi satisfaisants que lors des deux précédentes expériences. La note la plus faible étant de 1,25/20 et la meilleure de 17/20.

Nous prendrons pour exemple de cet échec la plus mauvaise copie. Il s’agissait du travail d’un groupe de quatre élèves, avec un délai de rendu d’un mois (voir infra).

Image 4. Scan du devoir d’un groupe sur l’activité presse (CLASSE 2)

Nous constatons que les consignes, pourtant données en classe et montrées en pratique par l’enseignant, n’ont pas été respectées. La mise en page par colonne n’a pas été faite, le texte n’a pas été justifié, les intertitres sont absents, tandis que le contenu de l’article reste particulièrement indigent. La photographie d’illustration est hors-sujet et mal placée. Enfin, le travail concentre 26 fautes d’orthographe en seulement 3 phrases, malgré les correcteurs orthographique et syntaxique fournis par le logiciel Word.

Plus globalement, l’ensemble des notes pour la classe 2 n’était pas satisfaisant :

 

Nombre d’élèves

Total en % (sur 33 élèves)

Note entre 0 et 4

4

12,12%

Note entre 5 et 9

11

33,33%

Note entre 10 et 12

12

36,361%

Note entre 13 et 14

3

9,09%

Note entre 15 et 16

0

18,18%

Note entre 17 et 18

3

09,09%

Note entre 19 et 20

0

0%

TOTAL

33

100%

Figure 3. Tableau des notes sur l’activité article de presse (CLASSE 2)

Nous constatons ici que deux ensembles se dessinent : presque la moitié de la classe a une note inférieure à la moyenne, 15 élèves, soit 45,45% de la classe. Identiquement, 15 élèves ont entre 10 et 14. Seul un groupe composé de 3 élèves se distingue, avec un 17/20, représentant 9,09% de la classe.

Nous pouvons tenter d’expliquer les raisons de cet échec et établir notre autocritique :

  1. D’abord, le fait que l’activité ait été interrompue pendant une semaine en raison de l’absence médicale de l’enseignant (Covid). Cette absence a sans doute fait perdre l’élan des groupes pour qui il a fallu un temps de réadaptation non négligeable.
  2. Le sujet en lui-même n’était pas purement littéraire, là où c’était le cas pour les deux précédentes activités (poésie et nouvelle à la manière de Maupassant). Le fait que le thème de leur article ait été laissé à leur entière appréciation n’a pas motivé l’acte littéraire, l’écriture et la création.
  3. Le support envisagé (Word) ne paraît pas adapté pour une utilisation en groupe, contrairement à Framapad. En effet, nous avons pu constater des comportements de groupes assez similaires à ceux observés lors d’une séance d’atelier en groupes classique, à ceci près que l’ordinateur implique des connaissances et des compétences numériques supplémentaires. Cette approche semble donc avoir rendu plus complexe la réalisation de ce travail, au lieu de la simplifier.
  4. Nous notons également que la séquence ayant eu lieu après le conseil de classe du deuxième trimestre, des projets de réorientation ont été signifiés pour 18 élèves de la classe 2. Certains d’entre eux ont par conséquent perdu la motivation et l’intérêt de produire un travail sanctionné par une note.
  5. Potentiellement, il y avait une dissonance entre la production écrite via le numérique et la consigne donnée, qui était la réalisation d’un travail au format papier imprimé (et donc physique).
  6. Enfin, nous pouvons penser que nous n’avons pas suffisamment assuré le suivi de la production écrite des élèves. Il aurait fallu, sans doute, améliorer la communication et intervenir plus assidument auprès des différents groupes pour les conseiller davantage et les orienter dans leur travail.

Réalisation d’un journal de classe papier et en ligne

               Nous menons enfin une dernière expérimentation (toujours en cours de réalisation) en collaboration avec la discipline SNT (Sciences Numériques et Technologiques). Les élèves de la classe 2 doivent réaliser un journal de classe au format papier et numérique. Ce projet s’étend sur plusieurs semaines, organisées autour des heures en demi-groupe en Français et l’heure de SNT en classe entière. Nous convoquons donc ici une approche transdisciplinaire qui a pour but de concrétiser certains apprentissages et ainsi sortir du théorique par une approche pratique concrète (le codage, le numérique pour les SNT ; le journalisme et les nouveaux médias d’informations pour le Français). Le but était de favoriser l’immersion des élèves pour les impliquer davantage dans le travail et leur apprentissage.

Cette expérimentation s’organise en plusieurs étapes :

Les élèves ont d’abord eu à imaginer un nom et un logo numérique pour leur journal. Ils ont ainsi voté pour « La Plume », ainsi que pour le logo réalisé par l’un des élèves (voir infra).

Image 5. Logo du journal de la classe 2, réalisé par un élève et adopté par le reste de la classe.

Le travail s’est concrétisé par la réalisation du site par les élèves durant un cours de SNT et un cours de Français en salle informatique, via une séance consacrée à l’écriture de blog.

Il incombe désormais aux élèves de mettre en ligne leur article en respectant certaines dispositions et certaines règles, notamment des critères numériques (SEO, titre avec un nombre de caractères limités, chapô, etc.). Les compétences visées sont identiques à celles de la réalisation de l’article au format papier.

Celui-ci est toujours en cours de création, même si certains élèves ont déjà commencé la rédaction et la mise en ligne de leur article.

Nous ne pouvons pas encore établir de conclusions définitives sur ce travail. Néanmoins, nous constatons actuellement une bonne motivation et un intérêt pour l’activité. Les élèves jouent le jeu et s’investissent dans leur rôle de « journaliste de classe ». Pour le moment, aucune évaluation n’a été réalisée sur cette activité.

Image 6. Capture d’écran du site du journal de la classe 2 (capture d’écran faite le 12/04/2022)

Néanmoins, cette expérimentation présente déjà des limites.

  1. Un coût financier. Privatiser un nom de domaine, acheter un serveur (service d’hébergement OVH) et un hébergeur (WordPress) a un coût. Si bien évidemment nous n’avons pas opté pour le service « Premium », l’ensemble est revenu à quasiment 84€. S’il fallait multiplier l’expérience avec deux voire trois classes, le prix dépasserait les 200€.
  2. Des contraintes légales et administratives. Car, en plus de l’autorisation parentale s’ajoute la RGPD européenne (Règlementation Générale pour la Protection des Données), imposant une mise en œuvre technique (prévention des cookies, paramètres de confidentialité, etc.). Il a également fallu être en contact avec le SAV d’OVH (le service qui fournit des serveurs de données pour conserver le contenu du site) afin de nous assurer que le site ne soit pas référencé sur les navigateurs de recherche et uniquement accessibles par lien fourni.
  3. La continuité pédagogique du travail des élèves du fait de la fracture numérique. Certains élèves sont défavorisés et n’ont pas accès à des ordinateurs en dehors de l’établissement, ce qui ne leur permet pas de réaliser convenablement leur travail.

Autrement dit, cette expérimentation est viable dans le cadre d’une seule classe, mais paraît peu réalisable s’il faut la tenter avec plusieurs classes.

III - Bilan et conclusion

Durant l’année scolaire 2021-2022, nous avons élaboré quatre expérimentations numériques en diversifiant les approches, les consignes et les supports convoqués. Ces expérimentations ont visé à motiver le travail de l’élève en l’amenant, individuellement ou en groupe, à faire sien des références littéraires et à assimiler des compétences attendues pour la réussite des EAF, écrites comme orales.

A. Bénéfices


Au terme de ces expérimentations consacrées à l’utilisation du numérique dans le développement des apprentissages et des compétences du Français, nous avons pu identifier plusieurs points qui sont au cœur de notre réflexion :

  • En raison de son aspect ludique, le numérique peut être un vecteur de motivation et d’investissement pour l’élève. Il suscite davantage d’adhésion que le support polycopié classique, en ce que les logiciels et les applications offrent une autre perspective d’approche et reste un environnement plus familier pour la plupart des élèves qu’un livre physique ou un document imprimé.
  • Les différents supports numériques permettent de modifier la perception de l’élève et son rapport à la lecture et à l’écriture. Ils offrent de multiples possibilités pour enrôler les élèves mais aussi déployer leur imaginaire autour des œuvres et textes littéraires.
  • Par ses fonctionnalités plurielles, cette approche offre une plus grande créativité, elle prolonge et renouvelle l’enseignement de la littérature en favorisant l’immersion dans µµet l’appropriation
  • Le numérique appert ainsi comme un biais pédagogique intéressant et innovant. Il peut être une « stratégie » voire une ruse pour motiver les élèves à apprendre, à créer, à produire, dans un encadrement académique qui se fixe pour objectif l’approfondissement et le développement d’items de compétences définies.

B. Inconvénients constatés ou risques à envisager


Mais il est également apparu des limites à sa pratique, au moins dans les groupes classes où se sont déroulées ces expérimentations. Ces limites doivent nous inviter à la prudence sur certains points :

  • Le numérique requiert une plus grande attention de l’enseignant, car contrairement au papier et au stylo, l’élève peut être tenté de faire autre chose (surfer sur internet, jouer à des jeux sur navigateur, etc.). Rappelons que pour bon nombre d’élèves, l’ordinateur ou les supports numériques sont avant tout appréhendés comme des objets de divertissements, et la tentation est donc toujours présente dans l’esprit[6]. Sans une présence permanente du professeur qui s’assure du développement du travail, le numérique peut rapidement troubler voire être un frein à l’acquisition des apprentissages.
  • Le numérique n’assure pas toujours la continuité pédagogique voire crée des inégalités au sein d’un même groupe-classe: c’est la fracture numérique analysée par de nombreux économistes comme « centrée sur les inégalités économiques et sociales liées à l’accès aux équipements et aux infrastructures » [7]. Certains travaux numériques ont en effet dû être terminés à la maison, tandis que quelques élèves ne bénéficiaient pas d’un ordinateur ou d’un support numérique permettant de terminer le travail.
  • L’instantanéité du numérique peut être un trouble à la rigueur et aux objectifs à atteindre pour les élèves. Comme l’expérimentation sur l’article de presse l’a démontré, de nombreux élèves se sont détournés du format physique du journal, ce qui les a donc éloignés de l’objectif donné qui était précisément de réaliser un article au format papier. Le numérique a donc un attrait important qui peut pousser les élèves à délaisser les supports complémentaires pourtant nécessaires à la réussite de leur travail.
  • Le numérique génère une situation de dépendance. Autrement dit, la stabilité des projets et l’organisation d’une séance numérique peuvent être mis à mal en cas de défaillance des ordinateurs, d’une panne ou d’une défaillance de tout type, ou d’une perte du réseau internet. Nous l’avons pu constater lorsque l’établissement a eu une coupure de courant prolongée au moment précis où nous travaillions sur une activité numérique.
  • Le numérique peut représenter des risques pour la santé, notamment pour le cas de l’exposition prolongée sur les écrans[8]. Nous le rappelons, en 2018, un adolescent passait en moyenne 15h10 devant un écran par semaine. L’école, si elle ne doit pas se dispenser du numérique, doit néanmoins, selon nous, en user avec modération.

[1] Voir les études citées : https://cdaudemartinez.fr/lutilisation-du-numerique-pour-favoriser-lengagement-de-leleve-de-seconde-durant-les-seances-decritures-dappropriation/

[2] Classement établi à partir de la moyenne générale des deux classes au cours des deux premiers trimestres, et comparée aux moyennes des autres classes de seconde dans le même établissement durant la même année scolaire.

[3] Modèle d’autorisation d’enregistrement image/voix, Ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des sports [URL : https://primabord.eduscol.education.fr/modele-d-autorisation-d-enregistrement-image-voix]

[4] https://www.musicscreen.be/

[5] Voir problématisation, « Une grande variété d’élèves face à un même objet de cours et d’apprentissage : les ‘‘postures de l’élève’’ (étude de Dominique Bucheton et Yves Soullé). »

[6] Rappelons une fois de plus l’étude de la sociologue Dominique Bucheton sur les « postures de l’élève », notamment celle qu’elle nomme la posture ludique-créative : l’élève est tenté de détourner la tâche demandée et modifie les consignes et les règles selon ses envies propres.

[7] Ben Youssef, Adel, « Les quatre dimensions de la fracture numérique », in Réseaux, 2004/5-6 (n°127-128), pp.181-209 [URL : https://www.cairn.info/revue-reseaux1-2004-5-page-181.htm]

[8] Des études scientifiques, comme celles de l’OMC , ont alerté sur les risques de migraine, l’hypersensibilité aux écrans, ou encore la dégradation de la vue.